Brain content (side), 2016 - UV print on dibond. 85 Ă 75 cm.
Brain content (above III), 2016 - UV print on dibond. 88 Ă 98 cm.
Brain content (front), 2016 - UV print on dibond. 98 Ă 75 cm.
Brain content (above II), 2016 - UV print on dibond. 90 Ă 98 cm.
Brain content (rear), 2016 - UV print on dibond. 98 Ă 75 cm.
Brain content (above II), 2016 - UV print on dibond. 88 Ă 98 cm.
MENTAL MATTER
Les Bains douches, Alençon, France, 2016
You donât have a memory? Rent one or more,â the philosopher Jean-François Lyotard declared in the catalogue to the 1985 Les ImmatĂ©riaux event at the Pompidou Center in Parisâin the chapter on artificial memories. He adds, âThe great process of exteriorization of memories (inclusion in a bank of some kind), in this instance artistic, has begun. Memory once haunted us; now one accesses it, consults it. One can even get âartist pagesâ on demand: the imaginary museum. Beginnings of a solution to the infernal question of storage. But what is the machine that handles sensibility?
Most of the time the stroboscopic stream that spreads over our screens yields constellations of appealing images, colors, shapes, and textures; the materials, names of artists, sources, and exhibition venues are mixed together. Our capacity for concentration is increasingly akin to hyper-attention, and our hyperactive gray matter demands constant stimulation, ingests ever greater amounts of content that our human memory alone is not enough to retain. Comparing the human body to hardware and behavior to software, the sociologist Theodor H. Nelson drew a parallel between the Human and the Machine when computer and technological developments were in their infancy in the 1960s. Since then our central processing unit seems to have developed nerve cells that are better adapted to our new way of consuming images, enabling quicker assimilation and storage.
Thus our neurons are apparently raising up part of our encephalon into a kind of Adobeâą series containing a software program for touching up photos, another for page-layout, and a third for graphic design in the service of our memories. Our brain possesses the necessary resources then for transforming the surplus of artworks into a raw material. The collages resulting from these operations, displayed here on the kinds of cloth backdrops generally used by photographers, will become digitized data that will in turn serve as possible material for fashioning new works of art. This is the ecosystem of Mental Matter, which will make our skull a limitless exhibition space."
FRENCH VERSION
« Vous nâavez pas de mĂ©moire ? Louez-en une ou plusieurs. » dĂ©clarait le philosophe Jean-François Lyotard dans le catalogue de la manifestation Les ImmatĂ©riaux au Centre Pompidou de Paris en 1985. Au chapitre des mĂ©moires artificielles. Il poursuit : « Commence le grand processus dâextĂ©riorisation (de mise en banque) des souvenirs, ici artistiques. La mĂ©moire nous habitait ; maintenant, on y accĂšde, on la consulte. On peut mĂȘme obtenir des « pages-artistes » sur demande : musĂ©e imaginaire. DĂ©buts dâune solution Ă lâinfernale question du stockage. Mais quelle est la machine qui se charge de la sensibilitĂ© ? »
Du flux stroboscopique qui s'Ă©tale sur nos Ă©crans, rĂ©sulte la plupart du temps, des constellations dâimages attirantes, de couleurs, de formes, de textures ; les matĂ©riaux, les noms dâartistes, les sources, les lieux dâexposition se mĂ©langent. Notre capacitĂ© de concentration sâapparente de plus en plus Ă de lâhyper-attention, notre matiĂšre grise hyperactive demande une stimulation constante, ingĂšre toujours plus de contenu que notre mĂ©moire humaine seule ne suffit Ă retenir. En comparant le corps humain Ă du hardwareÂł et le comportement Ă du software, le sociologue Theodor H. Nelson rapprochait, au dĂ©but du dĂ©veloppement informatique et technologique dans les annĂ©es 1960, l'Humain de la Machine. Depuis, notre unitĂ© centrale semble avoir dĂ©veloppĂ© des cellules nerveuses mieux adaptĂ©es Ă notre nouveau mode de consommation des images et permettant une assimilation et un stockage plus rapides.
Nos neurones Ă©rigeraient ainsi une partie de notre encĂ©phale en une sorte de suite Adobeâą contenant un logiciel de retouche photo, un logiciel de mise en page, un autre de conception graphique au service de notre mĂ©moire. Notre cerveau possĂšde donc les ressources nĂ©cessaires pour transformer le trop-plein dâĆuvres dâart en matĂ©riaux brut. Les collages rĂ©sultants de ces opĂ©rations, accompagnĂ©s de fonds en tissus gĂ©nĂ©ralement utilisĂ©s par les photographes, deviendront ensuite des donnĂ©es numĂ©riques qui serviront Ă leur tour de matiĂšre potentielle pour composer des Ćuvres dâart. Tel est lâĂ©cosystĂšme de Mental Matter qui fera de notre boite crĂąnienne un espace dâexposition sans limite.
Thus our neurons are apparently raising up part of our encephalon into a kind of Adobeâą series containing a software program for touching up photos, another for page-layout, and a third for graphic design in the service of our memories. Our brain possesses the necessary resources then for transforming the surplus of artworks into a raw material. The collages resulting from these operations, displayed here on the kinds of cloth backdrops generally used by photographers, will become digitized data that will in turn serve as possible material for fashioning new works of art. This is the ecosystem of Mental Matter, which will make our skull a limitless exhibition space."
FRENCH VERSION
« Vous nâavez pas de mĂ©moire ? Louez-en une ou plusieurs. » dĂ©clarait le philosophe Jean-François Lyotard dans le catalogue de la manifestation Les ImmatĂ©riaux au Centre Pompidou de Paris en 1985. Au chapitre des mĂ©moires artificielles. Il poursuit : « Commence le grand processus dâextĂ©riorisation (de mise en banque) des souvenirs, ici artistiques. La mĂ©moire nous habitait ; maintenant, on y accĂšde, on la consulte. On peut mĂȘme obtenir des « pages-artistes » sur demande : musĂ©e imaginaire. DĂ©buts dâune solution Ă lâinfernale question du stockage. Mais quelle est la machine qui se charge de la sensibilitĂ© ? »
Du flux stroboscopique qui s'Ă©tale sur nos Ă©crans, rĂ©sulte la plupart du temps, des constellations dâimages attirantes, de couleurs, de formes, de textures ; les matĂ©riaux, les noms dâartistes, les sources, les lieux dâexposition se mĂ©langent. Notre capacitĂ© de concentration sâapparente de plus en plus Ă de lâhyper-attention, notre matiĂšre grise hyperactive demande une stimulation constante, ingĂšre toujours plus de contenu que notre mĂ©moire humaine seule ne suffit Ă retenir. En comparant le corps humain Ă du hardwareÂł et le comportement Ă du software, le sociologue Theodor H. Nelson rapprochait, au dĂ©but du dĂ©veloppement informatique et technologique dans les annĂ©es 1960, l'Humain de la Machine. Depuis, notre unitĂ© centrale semble avoir dĂ©veloppĂ© des cellules nerveuses mieux adaptĂ©es Ă notre nouveau mode de consommation des images et permettant une assimilation et un stockage plus rapides.
Nos neurones Ă©rigeraient ainsi une partie de notre encĂ©phale en une sorte de suite Adobeâą contenant un logiciel de retouche photo, un logiciel de mise en page, un autre de conception graphique au service de notre mĂ©moire. Notre cerveau possĂšde donc les ressources nĂ©cessaires pour transformer le trop-plein dâĆuvres dâart en matĂ©riaux brut. Les collages rĂ©sultants de ces opĂ©rations, accompagnĂ©s de fonds en tissus gĂ©nĂ©ralement utilisĂ©s par les photographes, deviendront ensuite des donnĂ©es numĂ©riques qui serviront Ă leur tour de matiĂšre potentielle pour composer des Ćuvres dâart. Tel est lâĂ©cosystĂšme de Mental Matter qui fera de notre boite crĂąnienne un espace dâexposition sans limite.